[Midi Libre] Égalité femmes-hommes à Montpellier : « On travaille à sécuriser les femmes dans l’espace public »

[Midi Libre] Égalité femmes-hommes à Montpellier : « On travaille à sécuriser les femmes dans l’espace public »

Ce lundi 8 mars, Fatma Nakib, adjointe à l’égalité femmes-hommes faisait la une de Midi Libre.

Publié le 08/03/2021

Fatma Nakib est élue à l’Egalité femmes-hommes et aux droits des femmes à la Ville. En ce 8 mars, elle évoque son action transversale et ambitieuse. Revue des projets.

Vous êtes élue à l’égalité femmes-hommes, quel est l’esprit de votre délégation ?

C’est une délégation à l’Egalité femmes/hommes, à la défense des droits des femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes qui est transversale. Les propositions ou les décisions que je suis amenée à prendre, je les partage avec d’autres services.

Sur les questions de sécurité, nous travaillons avec Sébastien Cote et le CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance). Je suis aussi au CCAS et donc présente au CHRS Buissonnade (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) qui accueille les femmes victimes de violences. On travaille sur plusieurs axes notamment à sécuriser les femmes dans l’espace public.

Quels sont vos projets en matière de sécurité pour les femmes ?

Nous avons lancé des marches exploratoires qui ont malheureusement été suspendues avec le Covid. On y travaille avec des groupes de femmes différentes, jeunes mais aussi plus âgées, des femmes qui ont des parcours différents pour repérer les points qui posent problème de jour comme de nuit. Des aménagements urbains en découleront sur lesquels nous travaillerons avec Bruno Paternot, élu chargé de l’ambiance sonore et lumineuse de la ville. La loi permet de verbaliser le harcèlement de rue.

Il y aura une sensibilisation des agents par le procureur de la République qui a fait de cette question une de ses priorités notamment après ce qui s’est passé cet été. Tous les agents, la police municipale et les agents de la Tam seront formés, même si le Covid fait que nous ne pouvons réunir tout le monde. Je souhaiterais une formation encore plus poussée pour l’accueil et la prise en charge des victimes, avec Via Voltaire par exemple. Nos agents patrouillent beaucoup à pied, ils sont accessibles et cela permettrait d’éviter certains dysfonctionnements. Nous allons mettre en place un référent pour ces questions au sein du service.

Il est également prévu le lancement d’une application à destination des femmes ?

L’application gratuite App-Elles R sera lancée le 8 mars avec la préfecture et expérimentée sur Montpellier et la Métropole. Relativement simple, elle a été créée par une artiste nantaise et permet de lancer une alerte en cas de danger.

J’ai aussi plusieurs échanges avec les cafetiers et restaurateurs au sujet de zones refuge, notamment sur les secteurs du centre-ville et de la gare. Quand une personne est harcelée ou se sent en danger, elle pourrait notamment via cette application identifier des lieux où se mettre en sécurité ou à l’abri le temps qu’un proche vienne chercher la personne.

Il ne s’agira pas d’une prise en charge des femmes. Il faudra bien sûr faire une sensibilisation spécifique auprès de ces professionnels mais cela peut se mettre rapidement en place. Il y a également, à la réflexion, la possibilité d’offrir aux femmes des formations à l’autodéfense. On ne parle pas là de combat mais d’une façon de maîtriser sa peur car celle-ci peut empêcher d’agir.

Vos réflexions sont aussi nourries par celles des associations ?

Nous avons créé un collectif interassociatif pour coordonner les évènements relatifs à la vie des femmes, les mutualiser, mais aussi se faire leur relais car elles portent des projets pour faire progresser les droits des femmes et lutter contre les violences qu’elles peuvent vivre.

« Sensibiliser les publics »

L’égalité femmes-hommes est aussi une question essentielle d’éducation à laquelle la Ville, sous la houlette de Fatma Nakib, veut contribuer. « Nous réfléchissons à créer des outils artistiques pour sensibiliser les publics et en particulier la jeunesse », expose l’élue, attachée de production pour la création de métier.

« Nous allons multiplier les interventions en milieu scolaire en partenariat avec les maisons pour tous qui travaillent déjà avec des artistes et le Département pour les collèges. Une première a eu lieu au collège Rimbaud avec le street artist Mara et une danseuse sur la notion de consentement. Il s‘agissait de susciter un débat avec les élèves. Une œuvre a été réalisée pendant la session et elle est restée sur place, pour ne pas rester dans le one shot. On voudrait multiplier ces initiatives dans les établissements avec les associations comme Via Voltaire ou encore le CIDFF ».

Pour les écoles de Montpellier, c’est à travers la question du genre que l’égalité femmes-hommes pourrait être évoquée à l’avenir. Fatma Nakib est aussi mobilisée sur l’égalité professionnelle au sein des ressources humaines de la collectivité, en vue d’une labellisation : « Avec Michel Aslanian et ses services, nous allons recueillir le ressenti des agents en matière salariale et de sexisme au travail. Nous voulons aussi nommer des référents sur ces questions. Puis nous ferons des propositions que nous soumettrons à la discussion avec les représentants des agents ».

App-Elles R, une appli en cas de danger

L’application à télécharger gratuitement, imaginé par la slameuse Diariata N’Diaye a été primée en 2019 au salon high-tech de Las Vegas. Elle fonctionne comme un GPS en s’appuyant sur l’entourage de la personne qui choisit d’y avoir recours. App-elles R permet quand elle est activée, à trois contacts de votre choix, de pouvoir vous géolocaliser et de pouvoir réagir si vous lancez une alerte.

En cas de danger, l’utilisatrice peut ainsi prévenir discrètement ses proches et un enregistrement est également activé, utile pour un futur dépôt de plainte. L’appli permet aussi de prévenir les secours directement. Le dispositif sera lancé ce lundi. Hélène AMIRAUX

Concours de Pocket Film « Montpellier pour l’égalité ! »

Concours de Pocket Film « Montpellier pour l’égalité ! »

En 2021, le concours de Pocket Film porté par Fatma Nakib et la Ville de Montpellier dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes (8 mars) change de nom et devient « Montpellier pour l’égalité ! ». L’objectif de ce concours : associer pleinement les citoyennes et citoyens montpelliérains à la lutte pour l’égalité femme-homme.

Pour l’édition 2021, la Ville de Montpellier invite ainsi les 16-25 ans et les associations de Montpellier à tourner, seul ou en équipe, un film court de trois minutes maximum avec les outils numériques dont chacun dispose (smartphone, tablette…), en mettant en scène des propositions pour faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes.

DES PROPOSITIONS POUR FAIRE AVANCER L’ÉGALITÉ

Les films présentés devront mettre en scène des idées concrètes pour faire progresser les droits des femmes. Au-delà du constat des inégalités persistantes, l’objectif du concours est de proposer des innovations pour améliorer la place des femmes et avancer ensemble vers l’égalité.

1 500 EUROS POUR LES GAGNANT(E)S

Lors de la cérémonie du 5 mars 2021, une sélection de 10 Pocket Film sera présentée au public. Le lauréat(e) de chaque catégorie (catégorie « 16/25 ans » et catégorie « associations ») recevra un prix de 1500 € et son film sera diffusé sur le site de la Ville de Montpellier, ainsi que dans les cinémas partenaires.

INFORMATIONS PRATIQUES

Les inscriptions sont ouvertes uniquement en ligne, sur le site internet de la Ville et jusqu’au 1er février 2021. L’envoi du film doit être fait via Wetransfer au plus tard le 15 février 2021. Tous les participants sont invités à utiliser des musiques libres de droits.

La cérémonie de remise des prix aura lieu le vendredi 5 mars 2021 de 18h à 20h au centre Rabelais, sous réserve de l’évolution des conditions sanitaires.