[Via Occitanie] Un nichoir urbain pour protéger les espèces d’oiseaux en déclin

[Via Occitanie] Un nichoir urbain pour protéger les espèces d’oiseaux en déclin

Il fait 4 mètres de hauteur, est constitué principalement de bois et avec ses 25 nids, il accueille désormais les volatiles qui sillonnent la ville de Montpellier.

La mairie expérimente une première en France : un nichoir urbain doté en plus d’un composteur. Il vient à peine d’être installé au square Jean Monnet, situé dans le centre-ville. Le projet porté par la Jeune Chambre économique de Montpellier et la ligue de protection des oiseaux, doit permettre à des populations d’oiseaux en déclin, d’avoir des espaces mieux adaptés pour vivre en ville. « Depuis plusieurs années par exemple, la population des hirondelles à reculé de 30% », constate Anthony Gontier, membre de la Jeune chambre économique. « Donc le but de cette infrastructure c’est vraiment de reproduire au mieux les conditions de vie qui rassure les espèces menacées, comme les hirondelles ». Leur intégration est souvent mise à mal par la construction des nouveaux bâtiments d’après les associations de protection des espèces. Là-dessus la mairie de Montpellier le reconnait, il va falloir repenser la manière de construire les logements neufs. « Il faudra penser à des bâtiment avec des aménagement qui permettent l’installation de nids », précise Stéphane Jouault (EELV), l’adjoint au maire, en charge de la nature en ville. Ce projet de nichoir a coûté 25 000 euros à la Jeune chambre économique de Montpellier, il a été financé principalement par des partenaires privés.

[Notre Planète] Montpellier installe le premier nichoir composteur pour réintégrer les populations d’oiseaux en ville

[Notre Planète] Montpellier installe le premier nichoir composteur pour réintégrer les populations d’oiseaux en ville

La ville de Montpellier expérimente un matériel urbain innovant conçu par la Jeune Chambre Économique locale, composé d’une tour à oiseaux et d’un composteur. Le premier spécimen de ce « nichoir composteur » destiné à favoriser la biodiversité urbaine, vient d’être installé square Jean Monnet, en centre-ville.

Les milieux urbains souffrent d’une érosion des populations d’oiseaux et d’un manque cruel de biodiversité. L’hirondelle de fenêtre par exemple fait partie de la liste rouge des espèces menacées en France ; sa population a diminué de 30% sur une période de 12 ans. À l’écoute des besoins de son territoire et attachée aux objectifs de développement durable des Nations-Unies, la Jeune Chambre Économique de Montpellier a mis en place une commission de travail en 2019 baptisée Le Printemps des hirondelles. Ses travaux ont abouti à la conception d’un mobilier urbain novateur, avec le soutien expert de la Ligue de Protection des Oiseaux et des Compagnons du Devoir de Baillargues. « Le maire de Montpellier Michael Delafosse et son adjoint délégué à la Nature en ville et à la Biodiversité Stéphane Jouault ont très tôt soutenu notre initiative » précise Amandine Verdier, présidente de la JCE. « Ce projet pilote doit nous permettre d’en apprendre beaucoup sur les habitudes des oiseaux et notre capacité à intégrer la faune dans notre vie quotidienne. »

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[Hérault Juridique] Est-il possible de concilier bâtiment et biodiversité ?

[Hérault Juridique] Est-il possible de concilier bâtiment et biodiversité ?

Par Virginie Moreau | Le 2 décembre 2020 à 8h00

Un oiseau mangeant des baies.

Mercredi 18 novembre, la Jeune Chambre Economique de Montpellier organisait la conférence-débat en ligne « Comment concilier bâtiment et biodiversité », avec des participants de choix. De bonnes pratiques ont émergé, témoignant des bonnes volontés des uns et des autres pour faire avancer la cause animale.

Des intervenants experts en construction et d’autres experts en faune et flore ont pu partager et confronter leurs idées. Anthony Gontier, chef de projet pour la JCE Montpellier, a animé cette soirée passionnante. Les participants ont pu exposer les contraintes vécues de part et d’autre, à la fois en termes de bâtiment et de protection de l’environnement.

L’adjoint délégué à la Biodiversité et à la Nature de Montpellier, Stéphane Jouault, a regretté que la biodiversité ne soit pas envisagée d’un point de vue urbanistique. « Actuellement, on pense au bâti, à la voirie, à mettre un parking, et seulement s’il reste de l’espace, on met un espace végétalisé. Biodiversité rime au mieux avec nature ou verdissement. Mais ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder. Il faut changer de paradigme, c’est-à-dire prendre le paysage vivant existant et voir comment y insérer le bâti pour qu’il s’intègre dans l’écosystème. La végétalisation présente de nombreux atouts : elle permet de rafraîchir, évite le ruissellement, capte la pollution. Il faut veiller à ne pas couper les écosystèmes à l’échelle d’un quartier, d’une commune, donc respecter les trames vertes et bleues. Si on les coupe, cela peut détruire des écosystèmes entiers. On doit considérer l’arbre comme un patrimoine à préserver. ». A ce titre, « une charte de l’arbre sera soumise au vote au prochain conseil municipal, et un Comité Arbre va être créé avec la LPO et les Ecologistes de l’Euzières notamment, pour voir comment gérer le patrimoine arboré à Montpellier  », a-t-il annoncé.

L'adjoint Stéphane Jouault au micro.
Stéphane Jouault, adjoint délégué à la Biodiversité et à la Nature de Montpellier.

Valérian Tabard, coordinateur du pôle mobilisation citoyenne de la Ligue de Protection des Oiseaux Hérault, a renchéri en expliquant que « la biodiversité du bâti n’est pas celle des champs, des garrigues, du littoral. C’est une biodiversité dite de proximité ou en ville. On ne peut pas remplacer la biodiversité perdue par un écoquartier. L’étalement urbain dans l’Hérault a été frénétique ces dernières décennies, entraînant par exemple la disparition de zones humides »… Il s’est déclaré favorable à la densification de population dans les centres-bourgs plutôt qu’à l’étalement urbain. Selon lui, il faudrait revoir l’intégration de la biodiversité en ville. Il s’est alarmé que « de nouveaux bâtiments émergent, vertueux en termes d’économies d’énergie, mais catastrophiques pour la biodiversité car les oiseaux ne peuvent y nicher et les lézards ne peuvent s’y accrocher pour grimper ». Il s’est prononcé pour une meilleure cohabitation entre la faune sauvage et les humains. Certains sites Internet* et le Club U2B donnent des pistes aux promoteurs et entreprises du bâtiment.

Anaïs Thourot, directrice générale de Roxim Promotion, est du même avis : « Les constructeurs des immeubles des années 60 et 70 ne se préoccupaient pas d’environnement. Il y a eu une prise de conscience collective à l’aube des années 80. La loi de 1976 impose des études d’impact pour certains bâtiments. Maintenant, la filière de la promotion immobilière est engagée dans le changement, consciente que le bâtiment produit 16 % des émissions de CO2 dans le monde. Les projets significatifs actuels doivent appliquer la séquence ERC : Eviter les atteintes à l’environnement, Réduire les impacts sur l’environnement, et Compenser les effets qui n’ont pu être ni évités ni réduits. Actuellement, les promoteurs sont soumis à une obligation de résultat. Pour les projets courants, les maîtres d’ouvrage prennent de plus en plus d’initiatives en matière de biodiversité : dépose avant construction, pose de nichoirs, potagers partagés, composteurs, création d’enrochements, de zones humides… Mais ces actions doivent être renforcées. En la matière, tout est possible, mais toute action écologique augmente le prix de vente. Notre seule limite est l’acceptation du prix de vente par l’acheteur », selon elle.

Fabien Labbé, membre du bureau de la FFB 34, indique que la Fédération du Bâtiment a mis en place Le quart d’heure environnement pour les entreprises adhérentes volontaires, afin de sensibiliser les personnels sur le chantier. Parmi les thèmes abordés figurent une définition de la biodiversité, les façons de la protéger, les travaux pouvant potentiellement la dégrader, et les bonnes pratiques : conserver la terre si elle n’est pas polluée, sécuriser les troncs d’arbres, les racines, éviter de positionner l’éclairage vers le ciel pour ne pas perturber les oiseaux migrateurs, agir correctement quand on trouve un nid d’hirondelle (espèce protégée), sachant qu’il est interdit de le détruire…

En conclusion, il a été dit que les diverses parties prenantes devaient unir leurs forces pour intégrer l’hébergement des hérissons, hirondelles et chauves-souris dans les projets de construction, en amont. On veut y croire.

Virginie MOREAU