Publié le 20/02/2021
Moins de place pour la voiture, plus d’espace pour tous les autres modes de transport. Dans la continuité de sa stratégie mobilités, la municipalité va abaisser la vitesse de 50 à 30 km/h.
« C’est un changement de paradigme. On inverse la règle par défaut : aujourd’hui, Montpelier, c’est 50 km/h par défaut. À partir du mois de juillet, ce sera 30 km/h par défaut dans toute la ville. Le 50 km/h deviendra l’exception. » Adjoint à la Ville apaisée, Manu Reynaud défend un objectif majeur : réduire la place de la voiture dans la ville. Un dossier brûlant et complexe que les équipes municipale et métropolitaine attaquent de front avec plusieurs actions conjointes : le passage emblématique de la ville à 30 km/h en dehors des axes majeurs donc, mais aussi une politique de quartiers apaisés, un plan piéton et le développement des offres de modes de transport alternatifs.
« Une réduction de 70 % des accidents mortels »
Des annonces qui ne vont pas faire que des heureux chez des automobilistes déjà largement contrariés par l’apparition de nombreuses pistes cyclables. Mais un mal nécessaire pour transformer Montpellier, assure Julie Frêche.
« La ville à 30 km/h, ce sont des enjeux de tranquillité publique, de bienveillance, d’apaisement. Chaque utilisateur de la voirie va être plus attentif à ce qui se passe autour de lui car l’automobiliste ne va plus être seul sur la voirie : le 30 km/h permet, d’un point de vue réglementaire, le double sens cyclable. Cela va renforcer la cohabitation entre les différents modes de déplacement. »
Quelque 200 villes en France, comme Lille, Nantes ou Grenoble ont déjà fait ce choix d’abaissement de la vitesse. Avec des conséquences positives, selon la vice-présidente déléguée au Transport et aux Mobilités actives : « Il y a une réduction de 70 % des accidents mortels liée directement à la réduction de la vitesse en ville.
« Et cet abaissement a aussi une conséquence directe sur le temps de parcours calculé sur les GPS. Passer de 50 à 30, c’est 20% de temps en plus de trajet, donc cela peut inciter à préférer un autre moyen de se déplacer. Mais c’est aussi moins de rentabilité à passer par les petites rues, qui seront à 30, que les grands axes qui resteront à 50 km/h. »
Différencier le trafic de desserte et le trafic de transit
Des grands axes pourtant déjà très régulièrement saturés dans une métropole où la vitesse d’un déplacement moyen se situe entre 12 et 15 km/h… Mais le trafic de transit interquartiers est clairement dans le viseur des acteurs du dossier : « Aucun riverain n’a envie de voir passer un flot de voitures devant chez lui. Il faut donc réorganiser ces trafics pour utiliser les voiries qui passent ailleurs qu’au milieu des quartiers », affirme Manu Reynaud.
Pour autant, Julie Frêche soutient que « notre politique, ce n’est pas de faire la guerre à la voiture. C’est d’inciter les gens qui peuvent faire autrement à le faire. Et plus on multipliera les alternatives, plus on sera crédibles. Je comprends très bien la grogne des automobilistes. Mais aujourd’hui, l’espace public est trop routier. Il faut mieux le partager ».
Un partage qui ne se fera pas sans heurts, ni sans longues files de voitures.
Plus de place aux piétons
Selon des chiffres avancés par la vice-présidence au Transport et aux mobilités actives, « près de 60 % des trajets dans Montpellier font moins de 3 km. Et près de 54 % des trajets moins d’1 km ». Autant dire que redonner plus de place aux piétons est vu d’un bon œil par la collectivité. Mais cela passe par une première réalité : réhabiliter » – ou même créer – des trottoirs larges et sécurisés.
C’est un des objectifs du plan piétons. Plan qui n’oubliera pas les personnes à mobilité réduite : « Nous rencontrons régulièrement le comité de liaison qui regroupe près de 80 associations qui œuvrent pour l’accessibilité universelle. Il n’est pas possible aujourd’hui qu’une personne en fauteuil roulant ne puisse pas circuler sur un trottoir. » Encore une fois, cela sous-entend que la voiture devra laisser un peu plus de place pour permettre à ces types de déplacements “doux” de mieux exister. Pour cela, la municipalité entend notamment profiter d’actions programmées. Un exemple parmi d’autres, la rue Saint-Louis (qui relie, pour l’heure, le boulevard des Arceaux à l’avenue Gambetta) va être fermée cet été pour des travaux de réseaux. Mais ‘ »elle ne sera plus jamais celle qu’elle a été quand elle rouvrira », prévient Manu Reynaud.
À l’image de la rue Marioge « qui n’est pas aboutie mais donne une base de ce que peut être une zone de rencontre », l’élu à la Ville apaisée veut favoriser la mixité des modes de circulation au cœur des quartiers.
Emilie BEC
Bonjour, Une question, donc la ligne bleu pleine ça montre les tronçons qui passent de voies vélos, vers voies partagées…
Beau projet !!!! Charte Que l’on pourrait promouvoir auprès des entreprises d’élagage et des services municipaux délivrant les autorisations de…
Accrochons nous (aux branches), les promoteurs sont coriaces ! Espérons aussi que la taille des arbres sera moins draconienne en…
Bonjour, Je me permets de réagir sur la Stratégie Mobilité 2025 qui prend la population dans son ensemble sans faire…