Cet Ecocirque 100% humain veut renouveler le genre. Une première mondiale attendue en décembre à Montpellier, avec un écovillage autour du grand chapiteau.

 Montpellier (Hérault), lundi 2 novembre 2020. André-Joseph Bouglione devant le chapiteau de l’Ecocirque.
Montpellier (Hérault), lundi 2 novembre 2020. André-Joseph Bouglione devant le chapiteau de l’Ecocirque. LP/Alexandre Seba

Par Alexandre Seba Le 4 novembre 2020

L’écocirque Bouglione dresse son chapiteau à Montpellier (Hérault). C’est une première mondiale qui, faute d’avoir eu lieu au printemps, est prévue en décembre. Ce cirque d’un nouveau genre, préparé depuis trois ans par André-Joseph Bouglione, sera 100 % humain. « Ce projet est né d’un engagement éthique et personnel. Nous ne devons plus exploiter d’animaux sauvages. Les cirques doivent se remettre en question et se réinventer », dit-il clairement, en saluant les mesures du gouvernement en ce sens (NDLR : les animaux sauvages dans les cirques itinérants seront progressivement interdits en France).

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Montpellier a été « choisi naturellement » pour lancer son spectacle : « Cette ville a toujours été précurseur en termes de protection des animaux, souligne Eddine Ariztegui, délégué municipal au bien-être animal. Cela a donc du sens d’accueillir l’Ecocirque et nous en sommes très fiers. »

Au programme de ce grand événement, pas de fauves ni d’éléphants, mais un ours polaire et une orque… en hologrammes ! Conçus par Adrénaline Studio, ces animations 3D s’appuient sur les derniers procédés en la matière : « Une technologie haut de gamme avec un rendu très réaliste, utilisée pour les jeux vidéo, précise leur créateur, Sébastien Mizermont. Nous n’aurions pas pu faire ça il y a un an et demi… »

Un arbre planté pour une place achetée

Derrière l’image de ces deux espèces en voie de disparition, l’Ecocirque veut « faire réfléchir à l’état de la planète et au rôle de la nature, mais sans faire de morale ni donner de leçons… car on est aussi là pour faire la fête ! » poursuit André-Joseph. Et dans ce domaine, le circassien ne manque pas d’ambition : « Les hologrammes ne sont pas là juste pour remplacer les animaux mais pour vraiment proposer quelque chose de nouveau dans le cirque, comme une nouvelle discipline à part entière à développer », assure l’ancien dompteur.

Les numéros traditionnels seront bien sûr bien là : clowns, jongleurs, acrobates… 25 artistes de tous horizons seront en piste. « Nous faisons venir le meilleur du cirque mondial : une troupe de clowns russes extraordinaires, une lanceuse de couteaux ukrainienne qui va faire frémir le public… », annonce Bouglione.

Ces artistes « qui risquent leur vie pour quelques bravos » seront accompagnés de musiciens et d’un écran géant pour offrir « un spectacle de très haute qualité ». Autour du grand chapiteau couleur d’abeille, un écovillage sera formé de conteneurs recyclés. Ces box colorés utilisés pour acheminer le matériel accueilleront des associations et des artisans locaux, dans un cadre respectueux de l’environnement : toilettes sèches, collecte des déchets, matériaux biodégradables, opération un arbre planté pour une place achetée (avec Reforest’Action), etc. « Nous sommes le seul cirque à n’avoir aucun camion sur le parking, ajoute André-Joseph. Et nous espérons à l’avenir pouvoir nous déplacer en train avec nos conteneurs. »

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