60 ans du MIN (Midi Libre 06.10.2022) : Marie Massart

60 ans du MIN (Midi Libre 06.10.2022) : Marie Massart

« 500 personnes œuvrent au quotidien au marché gare pour alimenter les commerces de proximité de la ville et de la métropole de Montpellier. Nourrir la métropole est une grande responsabilité. Le MIN répond à deux objectifs principaux : permettre aux habitants d’accéder aux productions agricoles en réduisant les circuits de distribution, et proposer un prix au plus juste : le plus bas possible pour les consommateurs mais aussi rémunérateur pour les producteurs. Répondre aux enjeux climatiques et sociétaux sont aussi les nouvelles priorités du marché gare. Il doit donc être modernisé et agrandi pour accueillir de jeunes entreprises portant des projets ambitieux dans l’alimentation durable, développer le pôle de transformation, être associé à la création d’une cité de l’alimentation qui proposera une politique alimentaire responsable, de qualité, à destination du plus grand nombre. »

Marie MASSART, Présidente du Marché d’Intérêt National de Montpellier

La cantine autrement (podcast du CIRAD) avec Marie Massart

La cantine autrement (podcast du CIRAD) avec Marie Massart

Avec sa première série de podcasts, le Cirad convie les auditeurs à un tour du monde des systèmes alimentaires. Première étape à Montpellier où le projet « Ma cantine autrement » a permis l’optimisation de la restauration scolaire par 25 actions fortes liées à la lutte contre le gaspillage, à la reconnexion avec l’agriculture ou encore à l’éducation au bien manger. Une démarche qui inspire d’autres collectivités, comme celle de Rufisque au Sénégal.

Intervenant·es : 

  • Nicolas Bricas, socioéconomiste au Cirad et président de la chaire Unesco Alimentation du monde
  • Luc Lignon, directeur de la politique alimentaire à la ville de Montpellier et à la métropole
  • Marie Massart, adjointe au Maire de Montpellier, déléguée à la politique alimentaire et l’agriculture urbaine

La restauration scolaire possède un fort potentiel de sensibilisation pour mieux connaitre ce qui se cache derrière le simple fait de manger. Il s’agit, en outre, d’un service public vital surtout pour les familles défavorisées.

Le projet Ma cantine autrement, développé par la Ville de Montpellier, est l’un des plus ambitieux de France dans son domaine. « Il concerne l’ensemble des jeunes montpelliérains inscrits à la cantine, soit 22 000 enfants qui déjeunent dans les 85 restaurants scolaires de la ville et les 42 centres de loisirs », résume Luc Lignon, directeur de la politique alimentaire de la Ville de Montpellier.

La politique alimentaire de Montpellier a intéressé le département de Rufisque au Sénégal qui jouxte Dakar. La collectivité a contacté la chaire Unesco Alimentation du Monde, dont Nicolas Bricas, socioéconomiste au Cirad est titulaire. « Après plusieurs visites et échanges entre les deux villes, un projet de coopération financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a démarré fin 2019 avec une volonté d’échange et d’apprentissage mutuel », explique le chercheur. Celui-ci porte à la fois sur la question des infrastructures de marché, sur la restauration scolaire et sur la gouvernance d’une politique alimentaire territoriale.

Signature par Marie Massart d’une Convention Restos du coeur – MIN – Association des Producteurs d’Occitanie

Signature par Marie Massart d’une Convention Restos du coeur – MIN – Association des Producteurs d’Occitanie

Au titre de sa Présidence du MIN, Marie Massat a signé la convention d’approvisionnement local qui permettra à plus de 20 000 personnes accueillies par les Restos du Coeur d’être approvisionnées en produits frais par des producteurs locaux.

La précarité alimentaire est encore malheureusement trop élevée à Montpellier. L’étude menée en 2020 dans le cadre des états généraux de la solidarité alimentaire a permis d’estimer le volume de l’aide alimentaire à Montpellier :

–         8 000 usagers directs

–         1 million de repas distribués par an soit 2 500 à 3 000 repas par jour

–         1 375 famille aidées par la prise en charge des repas de cantine scolaire à 0,5 €

–         39 associations et un collectif citoyen œuvrent pour l’aide alimentaire dont 14 en font leur objet prioritaire

La crise provoquée par le COVID a accentué cette précarité avec de nouveaux publics notamment les étudiants.

Je n’oublie pas non plus les trop nombreux agriculteurs et nombreuses agricultrices qui se retrouvent, c’est un comble, en situation de précarité alimentaire faute d’une rémunération juste de leur activité.

Fort heureusement, grâce au travail des associations, à Montpellier l’aide alimentaire couvre l’ensemble des besoins.

Les produits distribués sont malheureusement parfois de mauvaise qualité notamment ceux issus des invendues des supermarchés ou de l’aide alimentaire de l’Europe. Les associations ne sont pas responsables de ce système elles en sont parfois même victimes car c’est une gestion logistique très complexe.

Nous savons que les publics les plus précaires ont le plus souvent une alimentation de mauvaise qualité pas uniquement à cause du prix mais également par des pratiques culturelles ou par manque d’accès à certaines informations. Une alimentation de mauvaise qualité a des conséquences importantes sur la santé et là encore ce sont les publics aux revenus les plus bas qui ont le plus de difficulté d’accès aux soins.

La convention que nous signons aujourd’hui est le fruit d’un travail mené entre le MIN, l’association des producteurs d’Occitanie et les Restos du cœur. Par cette convention, l’association des Restos du cœur de l’Hérault, s’engage à acheter, au prix du marché, des fruits et des légumes aux producteurs locaux via l’association des producteurs d’Occitanie.

Cette convention aura de nombreux avantages :

  • Pour les producteurs :
    • Planifier des mises en culture afin de répondre à cette nouvelle demande.
    • Maintenir une diversité dans l’approvisionnement.
    • Pouvoir vendre leurs produits à un prix équitable. 
  • Pour les bénévoles :
    • Moins de tris, moins de pertes induits par les circuits longs (achats ou dons).
    • Gain de sens dans leur bénévolat
  • Pour les bénéficiaires :
    • Accéder à des produits bruts, des produits frais permettant une alimentation saine et équilibrée.
    • Retourner leur sentiment de culpabilité en devenant « acteurs » de la solidarité et plus uniquement « bénéficiaires ».

Nous avons là une mobilisation des différents acteurs : bénévoles, salarié.es, producteur.ices, élu.es. Je remercie tous les acteurs de cette mobilisation. Je salue le choix fait par les Restos du cœur de l’Hérault de s’approvisionner prioritairement en fruits et légumes locaux, des fruits et des légumes cultivés à moins de 50 km de Montpellier. Permettre une alimentation de qualité locale est un combat de chaque jour. C’est main dans la main que nous y arriverons, comme aujourd’hui avec cette convention.

[La Tribune] Après l’épisode du gel, l’appel des agriculteurs d’Occitanie à la consommation locale et à la souveraineté alimentaire

[La Tribune] Après l’épisode du gel, l’appel des agriculteurs d’Occitanie à la consommation locale et à la souveraineté alimentaire

17 Mai 2021 – Cécile Chaigneau – Lire l’article en entier

Le 17 mai, différents acteurs de la filière agroalimentaire se sont réunis au MIN de Montpellier (photo) pour y lancer lancer un appel aux consommateurs, restaurateurs, commerçants, mais aussi acteurs publics, à privilégier une production locale.

(…) Onze semaines après le violent épisode de gel qui a touché la France et mis l’agriculture à genou, les différents représentants des institutions agricoles de l’Hérault font bloc pour rappeler les enjeux d’une consommation de produits agricoles locaux. Et préparent leurs arguments sur les ambitions françaises en matière de souveraineté alimentaire, en vue du Conseil de l’agriculture française qui se tiendra le 18 mai.

Sur le carreau du Marché d’intérêt national (MIN) de Montpellier, une centaine de producteurs viennent vendre leurs produits chaque jour (sur 220 entreprises au total, notamment de transformation alimentaire, et un chiffre d’affaires annuels réalisé de 150 millions d’euros).

« Malheureusement, un certain nombre ne viendront pas en raison du gel du 8 avril, s’inquiète Marie Massart, la présidente du MIN, également adjointe au maire de Montpellier, déléguée aux politiques alimentaires et agriculture urbaine. Aujourd’hui, il s’agit de lancer un appel aux consommateurs, restaurateurs, commerçants, mais aussi acteurs publics, à privilégier une production locale. »

« Si on veut être patriote Occitanien, il faudra peut-être acheter moins mais mieux et plus cher pour que les agriculteurs soient mieux rémunérés, ajoute Denis Carretier, le président de la Chambre d’agriculture régionale. Il y a des produits qu’on aura moins et qui viendront d’ailleurs, alors attention, il faut que les grandes surfaces indiquent bien les origines et que les consommateurs regardent bien les étiquettes. »

Doubler le pôle transformation du MIN

Jérôme Despey ajoute que « la loi EGalim (Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, NDLR) va être renforcée », insistant sur le fait qu’au-delà de la grande distribution, « il existe plusieurs circuits de distribution qu’il ne faut pas opposer : les agriculteurs qui s’associent pour créer des magasins de producteurs, les marchés de producteurs de pays, les démarches Bienvenue à la ferme et au MIN l’association des producteurs d’Occitanie pour travailler avec les intercommunalités sur tout ce qui est restauration hors domicile. Nous avons la volonté de développer tous les circuits pour se rapprocher des consommateurs. »

Les membres de l’association des producteurs d’Occitanie pointent un effort à faire : plus de contractualisation de la part des intercommunalités afin de les aider à structurer leurs productions.

Sur le MIN, le pôle transformation a sollicité les fonds du Plan de relance pour contribuer à financer un projet d’extension. Aujourd’hui sur 3.000 m2 pour sept entreprises accueillies (environ 50 emplois), il devrait passer ainsi à 6.000 m2 pour une quinzaine d’entreprises, créant entre 50 et 100 nouveaux emplois. Un projet d’investissement de 4 à 5 millions d’euros qui pourrait voir le jour dans les deux ans, si tout va bien.

(…) Lire l’article complet en ligne

[Midi Libre] Marie Massart, présidente du MIN de Montpellier: « Il faut pousser les producteurs locaux à aller vers le bio »

[Midi Libre] Marie Massart, présidente du MIN de Montpellier: « Il faut pousser les producteurs locaux à aller vers le bio »

Marie Massart clame une volonté politique de développer la qualité et le bio des produits du MIN. Marie Massart clame une volonté politique de développer la qualité et le bio des produits du MIN. william moureaux

Article Publié le 10/11/2020

Marie Massart (EELV) a récemment été désignée présidente du (MIN) marché d’intérêt national au nom de la Métropole de Montpellier.

Comment espérez-vous réussir une relocalisation maîtrisée de la production agricole avec peu de foncier encore disponible sur la métropole?

L’idée est de favoriser la relocalisation de l’économie et de l’alimentation. On touche là aux enjeux de la souveraineté alimentaire, encore plus prégnant dans le contexte de crise sanitaire que l’on connaît actuellement. C’est aussi un enjeu d’emploi pour l’agriculture locale et les entreprises de transformation. Sans oublier le lien entre alimentation et santé.

C’est-à-dire ?

Le grand projet structurant à venir concerne l’installation d’entreprises de transformation qui travaillent à partir de production agricole locale. Il y en a déjà sur le MIN. L’idée est de développer cela pour pouvoir accueillir une quinzaine d’entreprises avec des critères de qualité des produits. Plus précisément ceux de la cuisine centrale qui fournit les repas aux cantines scolaires de Montpellier.

Ces produits locaux peuvent être des fruits et légumes, de la viande, du poisson ?

Effectivement. Les produits maraîchers sont toujours les plus proches de chez nous. Pour la viande on va forcément un peu plus loin, sur l’Aubrac par exemple. On souhaite développer la filière poisson. L’idée est que ces marchandises alimentent toutes les entreprises déjà clientes du MIN, que ce soit les restaurants, les primeurs mais aussi la restauration collective.

Cela participe donc à la volonté affichée d’augmenter la part du bio dans les cantines ?

Oui notamment. Mais, aujourd’hui, la production bio locale n’est pas suffisante pour alimenter la restauration scolaire. Il faut donc pousser les producteurs locaux à aller vers le bio. Ou, en tout cas, vers des produits de la meilleure qualité possible.

N’y a-t-il pas le risque, en bout de chaîne pour le consommateur, d’un coût plus élevé ?

L’idée est de ne pas tirer les prix vers le bas car il faut que les producteurs puissent compter sur des revenus suffisants. On sait qu’aujourd’hui beaucoup se paient très mal avec des revenus mensuels oscillant de 500 à 1 000 € en travaillant énormément. Donc, oui il y a un surcoût. Mais il faut savoir que les produits de qualité ont une valeur nutritionnelle plus importante. Un produit bio va nourrir plus. Il y a également la possibilité de faire accéder les enfants à ces produits via la restauration scolaire. Cela touchera, notamment, des publics précaires.

Il y a 22 000 enfants qui mangent dans les cantines scolaires de Montpellier et qui peuvent y accéder avec des tarifs vraiment peu élevés. Les repas à 50 centimes que nous avons mis en place ont, en réalité, un coût bien plus important pour la collectivité.

Nous souhaitons également travailler sur la précarité alimentaire qui est très prégnante à Montpellier, en particulier avec la crise sanitaire. L’enjeu est d’éviter que les associations caritatives se retrouvent systématiquement avec les invendus des grandes surfaces ou des industriels, des produits ultra-transformés et de mauvaise qualité.

Le MIN peut aider à cela ?

Oui même si ce n’est pas sa mission première. On travaille dessus.

Le carreau de producteurs bio déjà existant va donc être développé ?

C’est l’idée effectivement. C’est un axe très concret. Nous voulons l’agrandir et, lors de chaque départ d’entreprises, favoriser l’implantation de nouvelles qui s’appuient sur un maximum d’emplois locaux. Un grossiste, par exemple, crée toujours moins d’emplois qu’une entreprise travaillant dans la transformation. Mais c’est plus compliqué à installer.

La logistique de la livraison est-elle prise en compte ?

L’idée est de réduire au maximum l’empreinte environnementale des transports en favorisant, notamment dans le choix des entreprises du MIN, les modes de déplacement doux, le moins polluant possible. Que ce soit de l’électrique ou même des vélos.

Nous allons explorer toutes les possibilités pour limiter la circulation des camions de livraison.

220 entreprises sur le même lieu

Le marché d’intérêt national de Montpellier (Mercadis), installé avenue du marché gare dans le quartier des Prés d’Arènes, est présidé par la Métropole. Sur le site sont regroupés, en différents pôles ou plateformes logistiques, pas moins de 220 entreprises générant 500 emplois directs. La marchandise (fruits et légumes locaux notamment) est à 40 % issues du Sud de la France (quatre départements).

Les 3 000 acheteurs professionnels (à commencer par les grossistes mais aussi les commerçants et les restaurateurs) génèrent un chiffre d’affaires annuel de 140 millions d’euros. À noter que le MIN propose un carreau numérique (mercadis.net) avec un catalogue en ligne. On y trouve, notamment, des détails sur les producteurs (fiches d’identité) et l’offre locale disponible en temps réel.

Le MIN de Montpellier reste, à l’échelle nationale et même régionale, plutôt modeste tout en développant des caractéristiques originales. Il met ainsi l’accent sur la traçabilité de l’approvisionnement via les produits locaux pour les associations caritatives. Le pôle de transformation qui travaille en synergie avec le carreau de producteurs est également particulier au MIN.

Frédéric MAYET